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O.K. Baytong

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 4/5

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4 critiques: 4.19/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 4.5
Samehada 4.5
Manolo 4
chronofixer 3.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

L'enfer c'est les autres…MOI

Un chef-d'œuvre dès ses premières images: Nonzee Nimibutr nous fait rentrer de plein pied dans l'histoire toute personnelle du personnage principal Tum: le film démarre sur des plans subjectifs, caméra à l'épaule du point de vu (la caméra se "substitue au regard / aux yeux du personnage) du moine. Il regarde ses congénères vaquer aux tâches du quotidien: l'heure du repas, lavage rudimentaire des tuniques oranges et balayage de la cour. La première chose que l'on apercevra du moine, ce sera son reflet dans une vitrine d'armoire (une véritable prouesse technique, ce plan, pour ne pas s'y faire refléter la caméra); un plan lourd de sens, car plus jamais Tum ne sera le même; ce sera la dernière fois, qu'un objet lui renverra l'image de ce qu'il était. La suite est à l'avenant de cette introduction géniale: l'explosion de la bombe. Un attentat, comme il s'en passe quasiment tous les jours depuis des années (près de 3000 morts) dans le Sud de la Thaïlande, sans que les médias ne daignent en parler outre mesure, l'attention mondiale se tourner vers cette véritable guérilla urbaine. Des attentats perpétués par une poignée d'extrémistes, qui s'en prennent indifféremment aux petits comme aux grands, à des CIVILS avant tout, qui n'ont ABSOLUMENT rien à voir avec leurs revendications. Nimibutr insiste pour ne désigner pour responsable que CERTAINS de la communauté lors du bref plan halluciné de Tum, de passage sur les lieux du crime et qui voit soudain se dresser devant lui une poignée d'hommes armés jusqu'aux dents (alors qu'à l'extérieur, des musulmans vivent en parfait harmonie avec les autres communautés). Une image entre drôlerie et tragédie, toute à l'image du film. La suite, un autre moment délicieux (et ce après quelques rares plans, mais parfaitement représentatifs d'un déplacement en Thaïlande pour ceux qui s'y seraient déjà rendu: perdu dans une gare grouillante, entre somme et réveil dans un car sur fond de film passé à la télé et le flacon de parfum sous le nez pour masquer les mauvaises odeurs, une tradition 100% thaïe…), où une Mercedes n'est pas forcément un signe extérieur de richesse (elle tombe toujours en panne) et un train de vie dit "moderne" auquel le moine n'est pas habitué (il vomit – et le fera encore, après avoir goûté aux "pêchés" de la société moderne). Et ce n'est là que la première de ses déconfitures: logé chez sa famille, au-dessus d'un salon de coiffure, il est propulsé de plein pied dans une société moderne, dont il ne maîtrise absolument pas les codes. Il se coince ses parties les plus chères dans la braguette (Stiller l'avait fait avant lui, mais l'air penaud de ce petit moine est un autre véritable délice de comique), est abasourdie par une déferlante d'images télé et de piailleries féminines et croit sa dernière heure arriver à l'arrière d'une mobylette taxi. En attendant s'éveille sa libido masculine totalement inconnu le mettant dans les situations les plus burlesques. L'humour n'est pourtant jamais grossier, ni les situations exploitées à ne plus soif; il est – au contraire – appliqué par petites touches simplistes, provoquant d'autant plus rire et enchantement. La seconde partie ne saura tenir la brillance de la première partie – mais ne perdra jamais de vue l'histoire avant toute personnelle de Tum. Nimibutr est – pour l'instant – le seul réalisateur à s'être frotté intelligemment au véritable mal que ronge une partie de la Thaïlande. Il ne juge aucunement – toute la seconde partie démontrant que l'intégration est chose toute naturelle. Et par-dessus tout, il prône l'amour – la chose qui fait réellement avancer les choses; même s'il peut s'avérer également cruel pour certaines personnes, qui s'en remettront!!

21 juillet 2007
par Bastian Meiresonne


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